Ce troisième et dernier tome du Seigneur des Anneaux voit l’apogée et la fin de l’affrontement décisif entre les forces du bien et du mal.
La communauté de l’anneau, maintenant dispersée, poursuit sa tâche : militaire pour Théoden, le roi de la Marche, stratégique pour Gandalf, politique et morale pour Aragorn. Mais le rôle décisif est bien celui du hobbit Frodon, détenteur de l’anneau qu’il doit détruire en Mordor, le pays du mal.
Il a pu y pénétrer mais est en bien mauvaise posture. Sam, le fidèle écuyer, révélera son héroïsme en se portant à son secours. Les deux hobbits vont ensuite reprendre leur marche décisive vers la montagne du Mordor.
Mais l’ennemi a des yeux partout et les hobbits sont seuls en territoire ennemi. S’ils sont pris, c’en sera fait de la mission. Sauron, chef du Mordor, récupérera l’anneau et emportera la victoire. Aragorn et Gandalf préparent alors une diversion.
Cette dernière partie est aussi tonique que les précédentes. La poésie et l’héroïsme rythment les différents épisodes où les mauvaises nouvelles s’accumulent. La défaite semble inéluctable. Mais Aragorn se souvient de ces Morts sans Sommeil, morts qui n’ont pu trouver le repos pour avoir manqué à leur serment de se battre autrefois contre Sauron. Aragorn veut emprunter le Chemin des Morts pour les rencontrer et leur proposer de se racheter. Mais personne ne revient de là-bas. Ce passage est un magnifique moment où Tolkien sublime ce qui pourrait être sordide.
Un souffle catholique plus visible habite ce troisième tome. Ainsi quand le découragement saisit l’Intendant de Gondor qui veut se suicider, Gandalf l’interpelle : « Vous n’avez pas autorité pour ordonner l’heure de votre propre mort. Seuls les rois païens, sous la domination de la Puissance Ténébreuse, le firent, se tuant dans leur orgueil et leur désespoir, et assassinant leurs proches pour faciliter leur propre mort. » Une belle leçon par les temps qui courent…
L’univers de Tolkien est grand et de belle tenue. Son talent est immense et il a choisi des chemins escarpés pour l’exercer. Mais il n’est finalement pas si difficile de le suivre et cela en vaut la peine. C’est un grand voyage.
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