Les affaires d’André Brelet vont mal. L’entreprise de son père a disparu et celle de son beau-père a fait faillite. Ses recherches de travail échouent et il doit accepter une place de gardien-guide au Mont Saint Michel. Le salaire est modeste et les pourboires constituent un complément indispensable. L’amour-propre du jeune homme est durement éprouvé.
Sa femme, trop gâtée par l’aisance passée, ne supporte pas cette situation et le couple part à la dérive.
D’abord consterné par son métier, André va être saisi par la majesté des lieux. Les pierres, celles de l’abbaye surtout, la baie, sa beauté et ses dangers mortels vont lui faire accepter sa situation. Mais il y a les hordes touristiques de l’été, la rigueur de l’hiver et le mutisme de sa femme.
L’amour de Roger Vercel pour le Mont transforme ce roman en une belle et âpre aventure. Son très beau style, déjà admiré dans Capitaine Conan, prend une force singulière dans ces paysages qu’il a tant aimés. La scène des pêcheurs à pied perdus dans le brouillard est magnifique tout comme la description de la vie des coquetières (les pêcheuses de coques) d’une incroyable rudesse.
Certains trouveront l’intrigue romanesque un peu mince, mais l’auteur a voulu se concentrer sur le Mont et sa baie et les personnages doivent s’effacer. Une mention toutefois à Hullard, collègue puis ami d’André, dont l’érudition impressionne.
On peut certes regretter une dimension spirituelle insuffisante, car si l’Archange est dans le titre on ne l’évoque que peu par la suite. Mais Sous le pied de l’Archange se lit fort bien et l’envie nous prend de revisiter ce lieu unique avec Roger Vercel sous le bras.
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