Le Standartenführer SS von Stierlitz est un homme très important du contre-espionnage allemand. Il est directement sous les ordres du célèbre Walter Schellenberg, patron de l’Office central de la sécurité du Reich et jouit de sa confiance absolue. En réalité, Stierlitz est le colonel Maxime Issaïev : c’est un agent soviétique infiltré depuis des années en Allemagne.
Nous sommes en février 1945 et les hommes du IIIe Reich s’agitent. Ils savent la guerre perdue et beaucoup veulent sauver les meubles (et leur vie) par une négociation et une paix séparée avec les Américains. Himmler, Goering et d’autres se surveillent. Il faut se méfier de tout et de tous, en particulier de l’insaisissable Martin Bormann.
Les Soviétiques apprennent que des hauts dignitaires allemands ont rencontré Allen Dulles en Suisse. Le célèbre espion américain, et futur patron de la CIA après la guerre, écoute les propositions. Les Soviétiques craignent un retournement d’alliance. Stierlitz est chargé d’une mission particulièrement complexe : identifier les interlocuteurs de Dulles et court-circuiter ces négociations.
Julian Semenov connut un immense succès dans toute l’Union soviétique. Ses livres furent adaptés pour la télévision et le personnage de Stierlitz devint mythique. Depuis peu, les Editions du Canoë traduisent ses œuvres et les lecteurs français peuvent enfin découvrir Semenov.
Ami de Simenon, souvent comparé à John Le Carré dont il serait le pendant soviétique, Semenov sait, comme eux, créer une atmosphère. Les dialogues sont souvent à fleuret moucheté et les calculs de Stierlitz d’une grande subtilité. Comme chez Le Carré, certaines digressions sont parfois obscures et l’on n’est pas toujours certain d’avoir parfaitement compris le message.
Mais ce défaut n’entame pas l’essentiel. Dès que Stierlitz apparaît l’action prend un souffle qui ravit le lecteur. Pas de sexe ni de violence sanglante, c’est la psychologie qui compte.
La découverte de Semenov est fort intéressante et l’on passe d’excellents moments dans ces derniers jours de la guerre. Il faut aussi lire la préface de Zakhar Prilepine, l’écrivain nationaliste russe, auteur du fameux Ceux du Donbass.
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Les Livres d'Antoine 
J’avais visionné il y a déjà un certain temps « Dix-sept moments du printemps », cette série télévisée soviétique des années 70, tirée du roman que vous citez. Outre le côté passionnant de l’histoire où l’on rencontre les vrais acteurs allemands et soviétiques de la 2ème guerre mondiale, j’avais remarqué avec surprise l’étonnante délicatesse avec laquelle la Femme était traitée, et double étonnement, le regard extrêmement bienveillant sur le prêtre catholique et sur la France (au dernier épisode). Merci de l’avoir sorti de l’oubli.
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