Mettre un livre de Franz-Olivier Giesbert sur ce blogue n’allait pas de soi. Ce journaliste du Nouvel Obs puis du Figaro à l’allure de bobo n’y avait a priori pas sa place.

Mais la sortie du Sursaut à l’automne 2021 avait attiré l’attention. Certains déploraient sa « gaulolâtrie », d’autres appréciaient sa lucidité face aux défauts de De Gaulle, tous saluaient la verve talentueuse de ce livre.

Ils avaient raison : Le Sursaut vaut le détour.

Giesbert raconte la Ve République de 1958 à 1969 avec passion. De Gaulle le fascine, il le décrit comme le sauveur de la France et les premières pages sont en effet d’un gaulolâtrie bien excessive. Mais cela s’estompe vite : les mensonges, le cynisme et la rouerie du Général sont décrits sans fard avec une honnêteté qui honore l’auteur. Rien n’est oublié, aucun voile pudique sur l’abandon des pieds-noirs et des harkis ou le mépris envers ces soldats à qui l’on demandait de se renier.

De plus, tout cela est fort bien raconté et se lit comme un roman, ou plutôt comme un reportage journalistique de grande qualité. Les anecdotes fourmillent, les portraits se succèdent, tendres ou féroces, toujours bien vus. Debré, Salan, Massu, Foccart sont les acteurs d’une tragédie bien française dont les cicatrices ne se refermeront jamais tout à fait. Giesbert lui-même nous apprend, quelle surprise, qu’il s’est habillé en noir le jour de l’arrestation de Salan, au grand dam de ses parents, gauchistes incurables.

Le calme revient avec les années Pompidou, fort bien analysées, avant l’orage de mai 68 et l’affrontement inéluctable entre le Président et son premier ministre.

Premier tome sur trois d’une Histoire intime de la Ve République, Le Sursaut nous en apprend beaucoup : une lecture passionnante.

Vous pouvez acheter ce livre sur le site Livres en famille :

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