Vassili Grossman est connu dans le monde entier pour son livre Vie et destin. De nombreux critiques ont salué un chef d’œuvre qui mérite de figurer parmi les grands romans du XXème siècle.
Mais une précision de taille est souvent omise : avant Vie et Destin, il existe un premier tome qui s’intitule Pour une juste cause. Cette omission est assez déconcertante car tous les personnages du tome deux sont présentés dans le tome un. De plus une liste en début d’ouvrage recense les principaux acteurs ce qui n’est jamais inutile lorsqu’il s’agit d’un roman russe.
Commençons donc par le commencement. Nous sommes en 1942. Hitler et Mussolini se rencontrent et le Führer annonce au Duce son intention de lancer une grande offensive qui, contrairement à celle de 1941, réussira et mettra fin à la guerre. Cette fois, il s’agit d’aller jusqu’à la Volga, jusqu’à Stalingrad où vit la famille Chapochnikov.
Il y a Alexandra la grand-mère redoutée mais bien-aimée et ses filles : Lioudmila, épouse du brillant scientifique Strum, Maria, dont le mari dirige une importante usine et Eveguénia qui a quitté le commissaire politique Krymov et tombe sous le charme d’un colonel de chars.
Militaires comme civils sont inquiets. Les Allemands avancent, jusqu’où iront-ils ? Pas sur la Volga tout de même, c’est si loin, à l’orée des steppes de l’Asie ! Mais les envahisseurs progressent et franchissent le Don. L’heure de Stalingrad va sonner.
Lorsqu’il écrit Pour une juste cause, Grossman est encore communiste. Cela se ressent bien sûr et quelques passages de phraséologie marxiste peuvent être lus sans dommages en diagonale. Mais ils ne sont pas si fréquents et le lecteur passe de la vie quotidienne des civils, les Chapochnikov et bien d’autres, à l’effervescence des militaires. La psychologie des personnages est toujours soigneusement analysée et c’est pourquoi Grossman a écrit beaucoup plus qu’un roman de guerre.
C’est tout un peuple qu’il décrit, un peuple qui ne veut pas être envahi. De grands moments ponctuent ce roman de 1000 pages au souffle étonnant. L’auteur sait passer de la violence à la douceur familiale ou amoureuse avec un talent rare. La Russie est un monde à elle-seule et Grossman la restitue brillamment à travers une grande épopée.
J’ai lu, lorsque j’étais jeune, « Vie et Destin » et je découvre aujourd’hui qu’il y a une première partie !
Merci pour cette précision indispensable .
Relire les deux dans l’ordre sera encore plus appréciable, je me souviens avoir beaucoup aimé « Vie et Destin »
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Bonjour,
De quel Chapochnikov parle-t-on dans ce livre ? Merci beaucoup.
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