Le 14 juillet 1789 une jeune et jolie veuve, Fanny d’Avenay, se laisse chastement courtiser dans un jardin public par Marcel Germain, jeune homme épris de liberté. Deux amis arrivent et l’on commente les évènements du jour en se réjouissant : tous sont acquis aux idées nouvelles.

La liesse est toujours présente l’année suivante à la fête de la Fédération au Champ de Mars, grande cérémonie à la gloire des temps nouveaux.

Puis arrivent les massacres de septembre, la terreur et la guillotine en fonctionnement continue. Nos quatre protagonistes vont devoir faire face à leurs destins.

Républicain convaincu, Anatole France n’en n’a pas moins toujours dénoncé les crimes de la Révolution et le symbole sinistre de la guillotine. Il y a même consacré un roman célèbre Les dieux ont soif. Il a franchement vieilli et il vaut mieux se reporter à cette nouvelle de 80 pages paru en feuilleton en 1884.

Dans le style très pur qu’on lui connaît, l’auteur brosse en quelques tableaux chronologiques l’évolution mortifère et haineuse de la Révolution. La trame romanesque est un peu datée mais c’est si bien écrit que la lecture de cette nouvelle est fort agréable.

De son vivant, Anatole France fut célébré comme un immense écrivain. Un siècle après sa mort, force est de constater que le jugement était flatteur et les romans qui firent sa gloire L’orme du mail, La rôtisserie de la Reine Pédauque ou Les contes de Jacques Tournebroche paraissent bien ennuyeux malgré la qualité du style.

Mais il a compté dans l’histoire littéraire et Les autels de la peur permettent de découvrir cet écrivain aujourd’hui délaissé pour passer un très bon moment de lecture.