…elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée.
« A la fin des mille ans Satan sera délivré de sa prison. Il en sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour le combat, elles qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la mer, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »
Cette citation de l’Apocalypse de Saint Jean choisie par Jean Raspail illustre bien le propos du Camp des Saints, auquel elle a d’ailleurs donné son titre : il s’agit d’un livre apocalyptique.
L’histoire est bien connue. Elle part de Calcutta et s’achève en Provence avec l’invasion pacifique mais irrévocable d’un million d’humains faméliques. Ils prennent d’assaut une centaine de paquebots aussi décharnés qu’eux et voguent vers l’occident et ses richesses.
Le voyage va prendre quelques semaines, juste le temps pour l’occident de se décomposer. L’Eglise ouvre le bal : « Le pape publia un petit communiqué larmoyant. Quelques évêques sociaux s’agitèrent, au nom de l’esprit de Vatican III, ainsi que des ligues et comités mondiaux humanitaires, animés par le contingent habituel des inconditionnels de la bête. »
Le contingent habituel est en effet au rendez-vous : journalistes, intellectuels, politiciens, professionnels de l’antiracisme, il n’en manque pas un. Peu osent sonner l’alarme, et la peur qui monte engendre la fuite au lieu du combat. Seule une poignée sera au rendez-vous du camp des saints, comme l’Histoire l’a souvent montrée. La dernière phrase du livre est d’ailleurs consacrée à la chute de Constantinople, symbole éclatant.
La première édition de 1973 comporte quelques lourdeurs et outrances que l’auteur effacera lui-même dans les éditions ultérieures. Le texte actuel est ainsi plus fluide tout en conservant sa puissance d’évocation exceptionnelle.
Son caractère prophétique est hélas d’une actualité criante mais, comme pour nous redonner un peu confiance, vers la fin du roman, Jean Raspail complète la citation de l’Apocalypse : « Mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les dévora. Et le diable qui les séduisait fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où étaient déjà la bête et le faux prophète, et où leur tourment, de jour et de nuit, durera aux siècles des siècles. »
L’Académie française n’a, évidemment, jamais voulu de Jean Raspail, mais il restera malgré tout un « immortel », l’auteur du Camp des Saints.
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Les Livres d'Antoine 
remarquable et prémonitoire
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Le camp des Saints décrit de manière indiscutablement avérée la dynamique mentale par laquelle l’esprit faible, entendez non-instruit, adolescent si vous voulez, s’affaisse devant la réalité qui dépend du politiquement correct, et depuis Vatican 2, du spirituellement correct. Tout y est, vérifiable aujourd’hui, ce qui fait du livre une réelle prophétie. Cette oeuvre magistrale m’a donné l’envie irrépressible de me former davantage, d’observer les événements à la lumière de l’Histoire, du passé, pour déceler les rouages et les boucles. La « crise sanitaire » d’aujourd’hui subit le même traitement : lisez « Septentrion »…
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