Contes du lundi - Alphonse Daudet - Librairie Generale Francaise ...

« Mes amis, dit-il, mes, je…, je…

Mais quelque chose l’étouffait. Il ne pouvait pas achever sa phrase.

Alors il se tourna vers le tableau, prit un morceau de craie et, en appuyant de toutes ses forces, il écrivit aussi gros qu’il put :

« VIVE LA FRANCE »

Puis il resta là, la tête appuyée au mur, et, sans parler, avec sa main, il nous faisait signe :

C’est fini…allez-vous en. »

Tout Français, relisant ses lignes découvertes dans l’enfance, devrait avoir le cœur étreint par l’émotion. En quelques pages, Alphonse Daudet, par le biais de l’instituteur Hamel, a plus fait pour l’amour de la France que bien des discours solennels.

C’est La dernière Classe, le conte emblématique de ce recueil qui fait partie de notre patrimoine et doit être soigneusement transmis.

La guerre de 1870 en est le fil conducteur. Il faut relire ou découvrir ces petites histoires souvent poignantes et parfaitement écrites : celles où les pères rachètent les fautes de leur fils (L’Enfant espion, Le Mauvais Zouave), où les enfants tentent d’atténuer les souffrances des anciens (Le Siège de Berlin), où les mauvais patriotes sont regardés avec mépris (La Partie de Billard, La Vision du Juge de Colmar).

La Commune de Paris et le Siège qui l’accompagne sont aussi l’occasion de rappeler qu’il y eut des moments touchants (Les Petits Pâtés), tragiques (Le Turco de la Commune) ou burlesques (La Bataille du Père-Lachaise).

On l’oublie souvent, mais Alphonse Daudet a choisi également de nous emmener vers d’autres horizons, notamment en Algérie : Le Caravansérail et le merveilleux Décoré du 15 août. Bien sûr, il fallait une touche méridionale pour que le tableau fût complet et le délicieux Le Pape est mort réjouira le lecteur.

Certaines nouvelles, puisque littérairement c’est ainsi qu’elles peuvent être appelées, ne sont pas au niveau des autres mais c’est la loi du genre. On peut alors finir par Les Trois Messes basses, grand moment d’humour, relevé toutefois par une certaine gravité.

Ce recueil, au-delà des histoires racontées, frappe par sa qualité littéraire, plus éclatante encore aujourd’hui, mais aussi par sa sociologie. C’est tout une France qu’Alphonse Daudet nous présente, celle du Paris gouailleur et attachant, de la proche banlieue encore agricole, si pauvre mais si digne, de ce monde du travail artisanal qui faisait son devoir.

Une France qui a disparu et à laquelle on pense avec nostalgie.

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