Peu après, alors qu’un grand bal se prépare chez le père d’Ethne, Harry reçoit un petit paquet. Il l’ouvre et trois petites plumes blanches s’en échappent. Sa fiancée, qui assiste à la scène, sait que ces plumes sont une insulte grave, le symbole de la lâcheté. Les explications d’Harry la consternent : elle rend sa bague et, mépris suprême, détache une plume de son éventail, ramasse les trois autres et lui donne les quatre plumes blanches.
Ce sont trois camarades de régiment qui lui ont adressé le paquet en laissant leur carte. Jack Durrance, le grand ami d’Harry n’est pas au courant. Lui aussi a fui : mais vers la guerre pour oublier Ethne qu’il aime également. Une épreuve terrible l’y attend.
En réalité, Harry n’est pas lâche mais a peur de l’être, ce qui n’est pas la même chose et il avait voulu, maladroitement, éviter à sa fiancée le risque d’un déshonneur. Ethne ne l’a pas compris dans son intransigeance juvénile.
Cette quatrième plume est celle de trop. Le jeune homme, qui n’a plus rien à perdre, part en Egypte avec un objectif : se racheter pour pouvoir rendre les plumes à leurs propriétaires, une par une.
Le lecteur ne s’ennuie pas une seconde dans ce roman plus subtil qu’il n’y parait. Les nombreux films qui en ont été tirés en ont fait une suite d’aventures héroïques et sommaires. En réalité, les sentiments amoureux et amicaux y tiennent une place plus importante et la délicatesse de certaines scènes est remarquable. On n’oublie pas, en particulier, l’émotion que met Ethne à jouer au violon l’ouverture de Mélusine ; Durrance sait y reconnaître l’évolution de ses sentiments.
Jusqu’au bout le lecteur est dans l’incertitude. Un excellent roman.
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