Résultat de recherche d'images pour "Le Pain de suie de Yanny Hureaux"Au printemps 1913, Jeanne-Marie tombe amoureuse d’Auguste. Elle est du village des Hauts et lui de Basse-Rivière. Il y a six kilomètres entre les deux : un monde dans ces rudes Ardennes. Le père, Gaston, ne voit pas cela d’un bon œil, d’autant que le jeune homme est ouvrier : « un ouvrier ! un Rouge ! un bouffeur de curés ! Jamais »

Il finit par céder, car le jeune homme n’est pas rouge et va à la messe. Et sa fille est si amoureuse ! La noce est fixée en octobre 1914, après les moissons. Mais début août, le tocsin sonne, c’est la guerre. Auguste part, le fils de Gaston aussi. Gaston fait tourner la ferme avec les femmes et les petits-enfants, déjà vigoureux. Le curé part aussi, mobilisé. Il fait ses adieux en chaire et les villageois sont consternés : plus de messe. Le 15 août est triste : « Un 15 août sans messe ! Jamais de la vie possible ! » soupire Noémie, la femme de Gaston.

Le début de la guerre se passe mal et le petit village des Ardennes est occupé par les Gris, on ne dit pas encore les boches. Jeanne-Marie est désespérée, plus de courrier ; que devient Auguste ? Dans leur malheur, les villageois ont de la chance : ils tombent sur un régiment de Bavarois, catholiques comme eux. Ils organisent même une messe de Noël, obligatoire bien sûr. Mais pas question de communier des mains d’un aumônier allemand ! Pour ne pas courroucer l’occupant le subterfuge est trouvé : « Vous refusez de recevoir la Sainte Communion des mains de notre aumônier militaire. N’ayant plus de prêtres à votre disposition, vous n’avez pas pu confesser vos péchés, donc vous êtes dans l’impossibilité de recevoir la Sainte Communion. Le motif est reconnu valable par l’autorité occupante. » clame l’interprète dans l’église. Une autre époque…

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Mais un jour, près de la ferme de Gaston, deux militaires français apparaissent. Ils opèrent derrière les lignes allemandes. Il faut les aider et tout va basculer.

Yanny Hureaux est une figure des Ardennes. Billettiste à L’Ardennais comme Vialatte le fut pour La Montagne, il fut surnommé le Vialatte des Ardennes. Agrégé d’histoire et de géographie, il sut conter la vie de son pays avec la simplicité du paysan et la profondeur de l’intellectuel.

Le Pain de suie (autrement dit le pain de guerre) fut son plus grand succès. Une belle évocation d’un monde hélas disparu.

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