Sous l’Union soviétique vieillissante, la classe d’un orphelinat (les parents ont, dans l’ensemble, été supprimés par le régime) est envoyée en Sibérie pour y apprendre le métier de géodésiste. Un de ces orphelins, le narrateur, assiste un jour à l’arrivée en hélicoptère d’un groupe.
Un homme s’écarte discrètement et d’un pas sûr, s’enfonce dans l’immense forêt. Un chasseur ? Un fugitif ? L’attrait de la taïga et de l’aventure entraînent le jeune étudiant qui décide de le suivre, sans se faire remarquer. Du moins le croit-il. Au bout de quelques heures, l’homme le capture, sans brutalité.
La nuit tombe, le prisonnier raconte son histoire, brève encore. Mais l’homme va à son tour lui raconter la sienne.
Il fut jeune soldat au lendemain de la seconde guerre mondiale. Un jour de manœuvre en Sibérie, un ordre tombe : un « criminel » vient de s’échapper d’un camp. Il faut le capturer vivant pour un châtiment exemplaire devant les autres prisonniers.
Cinq hommes partent : trois officiers, plus ou moins fanatiques, un sergent, plus humain, et le narrateur, seul soldat de cet étrange attelage. Il ne veut pas rattraper le fugitif. Pour les officiers, c’est au contraire vital : leur carrière, voire plus, en dépend.
L’évadé est bientôt en vue. Toutefois, il sait garder la distance et multiplie les fausses pistes avec une étonnante habileté. Le sergent et le jeune soldat se passionnent pour son sort mais l’évadé s’épuise et l’étau se resserre inexorablement.
Andreï Makine, ce Français né en Sibérie, est un écrivain talentueux et, de sa belle écriture, il nous conte cette traque, dont l’intensité va croissante. Le lecteur va de surprise en surprise, pour son plus grand plaisir.
Notre benjamin de l’Académie française nous offre là un remarquable roman d’aventures qui est aussi un hymne à la nature.
Faites ce beau voyage avec Andreï Makine.
le meilleur makine; inoubliable…
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