Résultat de recherche d'images pour « Il leva la tête et me vit. Jamais je n’oublierai ce regard, le plus grave, le plus raisonnable regard de bête qui se soit levé jusqu’à moi. Plus de résignation, ni de sombre patience, plus de mélancolie venue des profondeurs d’un esclavage millénaire, mais une sorte de dignité animale, de conscience modeste, de bonté sans rancune. »

C’est ainsi que le jeune Constantin voit l’âne. Un peu habillé (par qui ?), les villageois interloqués l’ont appelé l’âne culotte. Son trajet unique, à intervalles irréguliers, va des collines jusqu’à l’église pour y porter des branches fleuries les jours de fête. Puis il remonte, de lui-même.

Constantin vit chez ses grands-parents dans une belle bâtisse provençale. Il sait que là-haut vit depuis peu un homme mystérieux et solitaire. Il aimerait monter mais n’ose pas. La nuit, il se lève en cachette et va espionner la nature. Il observe Anselme le berger et Hyacinthe la petite servante qui se livre à de mystérieuses activités et aimerait l’entraîner, mais à quoi exactement ? Aurait-elle des pouvoirs maléfiques ? Où est-elle au contraire l’amie désintéressée ?

Résultat de recherche d'images pour Il fait enfin connaissance du vieux solitaire qui a transformé son domaine en un prolifique jardin. Il l’appelle le paradis. L’abbé Chichambre le met en garde : le paradis, c’est au Ciel et nul part ailleurs. Pourtant l’abbé semble bien connaître le vieil homme et savoir pourquoi il est venu s’installer dans ce pays qui n’est pas le sien. Et l’âne est son ami.

De sa langue si pure, Henri Bosco nous promène dans cette Provence qu’il aimait tant. Les hommes, la nature et les bêtes ne font qu’un, en tout cas pour les âmes pures. Des évènements mystérieux se produisent, certains veulent rompre l’harmonie, d’autres se comportent parfois curieusement, tout au moins en apparence, car au fond c’est un bonheur paisible qu’ils recherchent d’abord.

Comme peu ont su le faire, Bosco nous offre un hymne à la nature d’une grande poésie et le lecteur se laisse entraîner, séduit par la limpidité de son style.

Loin du bruit et des fureurs littéraires en vogue, suivons Bosco dans ses chemins dont la beauté simple est si reposante.

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