Ce recueil de nouvelles nous emmène en Espagne, pendant la guerre civile. L’auteur n’a de sympathie affichée pour aucun des deux camps mais penche tout de même un peu pour les Républicains. Toutefois, leurs excès le dégoûteront et il quittera l’Espagne dès 1937.
Neuf nouvelles mettent en scène des protagonistes de tout genre : lâches, héros, tueurs et honnêtes hommes s’y succèdent. Il leur arrive des aventures incroyables, mortelles le plus souvent. Mais toutes sont inspirées de faits réels.
Les militants des deux camps y sont rarement sympathiques : communistes et phalangistes rivalisent de cruauté et se fusillent avec entrain. C’est une guerre terrible, d’une incroyable sauvagerie et pourtant l’auteur sait y mettre une ironie et un humour qui rendent passionnante la lecture de ce livre.
On suit tout à tour le militant communiste qui parle à son père franquiste, prisonnier ; l’aristocrate qui laisse s’enfuir l’ennemi ; le maure prisonnier des rouges qui n’en ont jamais vu ; l’anarchiste qui bricole ses chars sous le feu ennemi ou le volontaire anglais qui assiste à un combat entre miliciens de gauche et anarchistes en se demandant quoi faire.
La plus belle est la dernière, l’histoire de cet ouvrier qui ne veut pas s’engager et que le comité ouvrier de l’usine fait passer en jugement pour cette seule raison : « Je n’ai jamais été révolutionnaire, mais je n’étais pas non plus obligé de l’être », plaide-t-il, montrant ainsi qu’il n’a pas tout compris…
Le talent de narrateur de Chaves Nogales fait merveille et, dès les premières lignes, le lecteur entre dans l’histoire.
Un livre brillant, un peu décalé, un peu distant, mais qui vaut le détour.
Les Livres d'Antoine 
superbe livre et très bonne recension, merci
J’aimeJ’aime