Dans le pays de Paimpol, tous les hommes sont marins, plus précisément pêcheurs d’Islande. C’est la pêche la plus dangereuse et la plus lointaine : il faut partir au moins six mois par an, au large de l’Islande, poursuivre la morue sur des bateaux fragiles.
Les tempêtes y sont terribles et il n’est pas rare qu’un des bateaux ne revienne jamais.
A Ploubazlanec vit Yann, un géant qui, avec ses amis, boit, chante et courtise les filles lorsqu’il est à terre : « Les soirées du dimanche, il y avait toujours ici ou là, quelque chaumière fermée, battue par la pluie noire, d’où partaient des chants lourds. Au dedans des tables alignées pour les buveurs; des marins se séchant à des flambées fumeuses; les vieux se contentant avec de l’eau de vie; les jeunes courtisant des filles, tous allant jusqu’à l’ivresse et chantant pour s’étourdir. Et, près d’eux, la mer, leur tombeau de demain, chantait aussi, emplissant la nuit de sa voie immense. »
La jolie Gaud est trop réservée pour chanter avec les hommes. Et puis son père est riche et elle a un peu vécu à Paris. Alors c’est une demoiselle, un peu à l’écart dans ce pays rude et pieux où l’on se méfie des villes.
Mais Yann a beaucoup dansé avec elle un soir de mariage et « au petit jour glacé, ils s’étaient dit adieu d’une façon à part, comme deux promis qui vont se retrouver le lendemain. Et alors, pour rentrer, elle avait traversé cette même place avec son père, nullement fatiguée, se sentant alerte et joyeuse, ravie de respirer, aimant cette brume gelée du dehors et cette aube triste, trouvant tout exquis et tout suave. »
Sylvestre, l’ami inséparable de Yann, doit partir au Tonkin où l’on se bat. Il veut voir le mariage avant de partir, peut-être pour toujours. Mais Yann, sans raison apparente, se met à éviter Gaud qui ne comprend pas.
Alors, forçant sa nature, elle va provoquer une explication.
Pêcheur d’Islande est le plus beau roman de Pierre Loti, cet officier de marine originaire de Rochefort qui, lui aussi, aimait tant la mer. Son style est remarquable et nous découvrons la vie impressionnante de ces bretons durs, attachants et rivés à leur devoir.
Un bel et talentueux hommage.
Pêcheur d’Islande est un merveilleux roman, le meilleur sur la Bretagne et la mer. Beau et mélancolique comme un couché de soleil sur la pointe de L’Arcouest. (Les bretons me comprendront). Chef d’œuvre.
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Je valide le commentaire précédent… avec un bémol. Il faut lire également Roger Vercel.
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