Sabolas.pngIl n’était pas possible d’abandonner nos rudes villageois de Sabolas si marqués par la malédiction du Bois du Templier pendu, superbe roman historique proposé sur ce blog il y a quelques mois.

Pour notre bonheur littéraire, Henri Béraud a choisi de lui donner une suite avec Les Lurons de Sabolas.

Cette fois nous sommes loin des malheurs des Templiers, des exactions huguenottes ou des massacres de la Révolution française : c’est le XIXè siècle qui nous occupe, avec un épisode souvent chanté mais rarement raconté, la révolte des canuts.

Sabolas 2Le roman débute par un incipit que l’amoureux de la langue française appréciera : « Il me faut à présent raconter l’affaire des lurons de Sabolas. C’est une vieille histoire. Ceux qui l’ont vécue ne sont plus là pour en parler. Mais, chez nous, les choses survivent aux gens, et la pierre tombée des ruines demeure longtemps dans l’herbe, au pied du mur qui l’a portée. »

Les temps sont durs pour les paysans dauphinois. Certains se sont endettés et ne peuvent plus rembourser l’usurier du village. Des saisies impitoyables engendrent des drames.

Alors les plus courageux partent pour devenir compagnons et ne plus gratter une terre ingrate. C’est le cas de Petrus, compagnon-forgeron et de son ami Nicolas, compagnon-tisseur. Ils sont inséparables. Huguette, la soeur de Petrus, aime Nicolas qui doit pourtant partir à Lyon, où l’on travaille les tissus.

C’est un amour sans espoir car Nicolas ne regarde que Brigitte, la fille du nouveau châtelain, enrichi par la Révolution.

En outre, la révolte gronde à Lyon. Petrus part rejoindre son ami pour se battre avec lui contre les soldats de Louis-Philippe.

Le drame amoureux et l’épopée insurrectionnelle se mêlent pour une tragédie qui, à nouveau, marquera Sabolas.

Un très beau roman d’un auteur injustement méprisé.

Pas de réédition récente mais offre abondante sur les sites de vente en ligne.

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