Ce roman devait être la grande oeuvre d’Irène Némirovsky. Elle l’écrivit en 1941-42, juste avant sa déportation et sa mort : l’action débute avec la débâcle de juin 40 et aurait dû se clore à la fin de la guerre.
Nous ne pouvons hélas lire que les deux premières parties : « Tempête en juin » et « Dolce » qui s’achève en juin 1941 avec l’invasion de l’URSS.
Tempête en juin est une description par tableaux de personnages très divers qui, sur ordre ou par affolement, quittent Paris à l’approche des troupes allemandes et se jettent dans le désordre des routes. Lâchetés et héroïsmes se succèdent dans de magnifiques descriptions.
Avec Dolce, c’est l’occupation au jour le jour d’une petite ville française. Les officiers allemands sont courtois, commandent des soldats aimables et souriants envers une population qui hésite sur la conduite à tenir. Des sentiments troubles naissent entre un officier mélomane et une jeune bourgeoise. L’atmosphère de ce printemps 41 est ambigüe et on se laisse bercer par la douceur des soirées précédant l’orage. Tout s’arrête avec l’annonce du départ des troupes allemandes sur le front de l’Est.
Certes, nous ne connaîtrons pas la fin, mais ce livre posthume est un très beau moment littéraire qu’il ne faut pas négliger. Après tout, Stendhal n’a jamais fini Lucien Leuwen et ceux qui l’ont lu n’ont pas perdu leur temps.
Disponible chez Albin Michel et en Folio
Un très beau livre, lucide et remarquablement écrit.
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Je viens d’en commencer la lecture ; le style est impeccable. Les personnages sont remarquablement décrits et illustrent la sensibilité et le talent de l’auteur.
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Un roman magnifique. La description psychologique de plusieurs Français et l’analyse presque anthropologique de la société française de 1940 sont très précises et sonnent « justes » quand on connaît les événements postérieurs.
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Certes, compliments bien mérités au regard de la maitrise de la narration. Mais les personnages sont le plus souvent dépeints de façon caricaturale et noire -on sent de l’amertume. La justesse de ton est ainsi perdue, particulièrement dans la première partie du roman.
La réalité de l’époque aurait aussi mérité que le roman retranscrive le contexte de l’époque : exaspération contre la 3e République, pacifisme après la saignée à blanc du pays en 14. Peut-être que l’auteur était moins sensible à ces courants, du fait de son milieu et de son passé. Sa lecture des événements en aurait été changée.
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