Au temps de l’Empire ottoman, dans un village arménien, le petit Mardik vit chez sa tante. Il est orphelin et l’identité de son père est douteuse. Malgré cela, sa vie est paisible. Il grandit et devient berger. En gardant son troupeau, il fait connaissance de Zeynab, une jolie Kurde, et les jeunes gens tombent amoureux. La tante est mécontente : « une fille de Kurde » dit-elle avec mépris.
Car la cohabitation n’est pas facile entre les deux communautés qui n’ont ni la même religion, ni le même mode de vie et les Arméniens sont souvent victimes des exactions kurdes.
Zeynab se fait enlever par un chef de bande et Mardik quitte le village pour partir à sa recherche. Une longue errance commence. La région est agitée. De mystérieux combattants clandestins font des coups de main et vengent les Arméniens assassinés. Mardik découvre un jour le cadavre d’un prêtre. Il retrouve l’assassin et sa vie bascule : il deviendra le Cavalier blanc.
Hamasdegh, de son vrai nom Hampartzoum Gelenian, était Arménien. Travaillant aux Etats-Unis en 1915, il échappa au génocide mais il perdit ses deux frères Asdour et Eghia. Son nom de plume est la première syllabe de chacun des trois prénoms.
Ce très beau roman, qui se situe avant le génocide, se veut épique, même si la trame
amoureuse est très présente. Hamasdegh a voulu rendre hommage à son peuple martyrisé qu’il peint superbement. Le style est oriental, plein de poésie, de personnages humbles, parfois mystérieux comme ce brocanteur ambulant que les musulmans prennent pour un demi-fou et qui est un des piliers de la résistance. Il faut être attentif à tous les noms car ils reviennent presque toujours au fil des pages.
Ecrit en Arménien, le texte a été traduit par une poétesse francophone arménienne qui a su parfaitement rendre l’ambiance à la fois sauvage et poétique voulue par Hamasdegh.
Un roman rare qui vaut le détour.
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Les Livres d'Antoine 
À point nommé après l’intéressant article dans Fideliter! 😉
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