Taras Boulba est un cosaque. Ses deux fils, Ostap et André, viennent de finir leurs études au séminaire de Kiev et vont rejoindre avec leur père le setch, le grand camp des cosaques zaporogues. Il est situé au sud du Dniepr, ce fleuve qui coupe l’Ukraine en deux. Celle-ci n’existe pas encore : l’ouest est aux mains des Polonais et l’est des Tatars.
Ecrasés entre catholiques et musulmans, ces farouches orthodoxes sont en guerre permanente contre les uns et les autres. Nous sommes au XVIIème siècle et les cosaques, malgré leur indiscipline légendaire, rêvent de dépendre un jour de l’Empire russe qui commence à s’étendre.
Ostap et André arrivent bien. Une expédition se prépare contre les Polonais afin de les repousser vers l’ouest. Ils promettent beaucoup et marchent sur les traces de leur père qui reste un redoutable combattant. Les cosaques sont des guerriers et Taras est fier d’appartenir à ce peuple.
Ostap part joyeusement mais André a du vague à l’âme. Il est tombé amoureux d’une jolie aristocrate polonaise et rêve de la revoir. La guerre qui commence en sera l’occasion mais Taras n’acceptera jamais un tel mariage. Le drame est inévitable.
Très attaché à la Russie orthodoxe, Gogol tenait beaucoup à ce roman qu’il a voulu situer au XVIIème siècle, où les guerres étaient incessantes et sans pitié. Russes, cosaques, Tatars et Polonais s’étripent et Gogol a clairement choisi son camp.
Ce roman si populaire n’est pas destiné qu’à la jeunesse. Outre les qualités de romancier bien connus de Gogol, le lecteur est plongé dans ces conflits séculaires qui viennent de ressurgir. C’est un vieux problème jamais résolu.
Taras Boulba est le pendant cosaque de Par le fer et par le feu, ce magnifique roman polonais de Sienkiewicz qui raconte la même guerre. Deux grands écrivains s’affrontent.
Le lecteur pourra éviter de lire le résumé au dos du Folio car hélas tout y est dit, y compris le dénouement. Ce serait dommage.
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