
Un livre d’histoire n’a pas besoin d’être très épais pour être de qualité. Le blanc soleil des vaincus est une histoire de la guerre de Sécession qui constitue, en à peine plus de 250 pages, une brillante synthèse.
Dominique Venner a la plume alerte et la pensée claire. Son parti-pris est clairement sudiste et s’il regrette profondément la défaite des armées du général Lee, il en analyse les causes avec une objectivité et une rigueur incontestables.
Au-delà de la description de la guerre elle-même, toujours très vivante, il s’attache beaucoup à la psychologie des adversaires en présence. Un sudiste et un nordiste, ce n’est pas du tout la même chose. Il restitue si bien l’abîme qui sépare les deux camps que le lecteur perçoit fort bien qu’il ne lit pas seulement le récit d’une guerre civile mais d’un conflit de civilisations. On le sait bien quand on évoque les guerres civiles russe ou espagnole, ce n’est pas autant connu quand il s’agit de celle de Sécession.

Abraham Lincoln l’avait bien compris qui poussa à la guerre de toutes ses forces afin de ne pas laisser de place à un monde si éloigné de celui auquel il aspirait. Un monde où le dollar serait roi permettant ensuite à l’Amérique de dominer le monde, répondant dès lors à la « destinée manifeste » à laquelle elle se prétend appelée.
La question de l’esclavage, sans être négligée, est ainsi remise à sa vraie place : un sujet parmi bien d’autres.
La nostalgie n’envahit pas le livre, ce pouvait être un piège. Hormis la dernière phrase (« Car si le Sud est mort, il continue de vivre dans le cœur des hommes généreux »), c’est l’historien qui décrit, analyse, compare.
Dans l’immense production livresque qu’a produit ce conflit majeur, il faut faire des choix et celui du Blanc soleil des vaincus nous semble le meilleur.
Un ouvrage passionnant.
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