
Judy Cameron est une jeune fille capricieuse au caractère difficile. Elle tyrannise ses parents et son fiancé, Charles, victime volontaire destinée à une vie entière de soumission patiente. Insatisfaite d’elle-même, elle parcourt rageusement les rue de Londres et tombe en arrêt devant un tableau.
Il représente une montagne surplombant un lac et un bois de mélèzes. C’est là qu’elle doit aller. L’appel est impérieux, elle ne sait pourquoi mais elle doit obéir. Elle fait passer des petites annonces demandant à louer une maison faisant face à ce paysage. Une réponse vient des légendaires Highlands, en Ecosse.
Bousculant les projets de vacances prévues dans le sud de l’Angleterre, Judy impose à son petit monde de la suivre. Ils sont consternés mais obéissants.
D’étranges sensations envahissent Judy. Elle connaît le chemin et la contrée lui semble familière. Elle s’approche de la propriété délabrée et sonne. Un serviteur fantomatique lui ouvre et lui dit : « Mrs Judith, vous voilà revenue… »
Le mystère est entier.
L’Appel du passé est un des premiers livres de la grande romancière anglaise. On y retrouve avec joie ce qui a fait son succès : poésie, amour de la nature, mystère des destinées. Les personnages sont parfaitement campés comme dans Le Pays du Dauphin vert ou La colline aux Gentianes.
Ce roman fait surtout revivre la geste des Jacobites, ces catholiques écossais qui se sacrifièrent en vain pour les Stuart. Si peu connue en France, alors que de nombreux Jacobites se réfugièrent dans notre pays, cette épopée tragique est magnifiquement décrite par Elizabeth Goudge qui fut très sensible à ce morceau d’histoire héroïque. Ce fut un peu la chouannerie des Ecossais.
Ce roman a quelques défauts, notamment le fait que l’on devine un peu trop tôt le nœud de l’intrigue. Mais c’est une belle histoire qui nous permet aussi de découvrir la tragédie oubliée des Jacobites.
