
Ce troisième tome de La Dynastie des Forsyte commence en 1920. Les années ont donc passé et, comme lors du volume précédent, ce sont Soames et Jolyon (qu’on n’appelle plus le jeune) qui sont au centre du roman.
Soames n’a décidemment pas de chance avec les femmes. Traumatisé par l’échec de son mariage avec la ravissante Irène, il a tout de même tenu à se remarier pour avoir un fils à qui léguer sa fortune. Une belle française, Annette, fit l’affaire et lui donna une jolie petite fille, Fleur. C’est cette dernière qui sera l’héroïne du roman.
Annette comprend vite qu’elle n’est pas vraiment aimée. Le ménage se distend et Soames reporte toute son affection sur Fleur. Elle trop gâtée, un peu capricieuse mais sa beauté et son enthousiasme en font un personnage attachant malgré tout.
Un jour de promenade avec Fleur, qui a bien grandi, Soames aperçoit Irène en compagnie de Jon le fils qu’elle a eue de son remariage avec Jolyon, comme l’a appris le lecteur du deuxième volume. Effrayé, il entre précipitamment dans un salon de thé, qu’Irène et Jon choisissent également.
Jon et Fleur, cousins au deuxième degré et s’appelant tous deux Forsyte, ont un autre point commun : ils ignorent tout du passé de leurs parents. Soames est traumatisé à l’idée que Fleur puisse apprendre qu’à quelques mètres d’eux est installée sa première femme qu’il a tant aimée. Il part payer la note et quand il revient la mal est fait : « Fleur debout près de la porte tenait un mouchoir que le jeune homme venait visiblement de lui tendre. »
Les deux jeunes gens, malgré tous les efforts de leurs parents, se reverront et tomberont amoureux. Ils veulent se marier mais chez les Forsyte personne ne veut y consentir.
Ce troisième volume est tout aussi agréable à lire que les deux précédents. Au-delà des intrigues romanesques, le lecteur suit avec Soames le lent déclin des valeurs de l’Angleterre. Ce digne Forsyte s’inquiète de la frivolité qui s’empare des jeunes gens, des progrès du socialisme et du droit de propriété qui semble remis en cause. Soames semble être le dernier représentant d’une façon d’être qui disparaîtra avec lui.
A louer clôt le cycle romanesque de La Dynastie des Forsyte. Quelques nouvelles suivront (Derniers épisodes des Forsyte) que Galsworthy appellera des interludes et qui, dans les nouvelles rééditions, viennent s’intercaler entre les romans. Elles sont agréables à lire sans être indispensables à la compréhension de cette belle trilogie qui est un beau moment de littérature.

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