A Paris, sous la Monarchie de Juillet, un jeune homme marche près d’une rue qui n’a pas bonne réputation. Devant lui, une jeune femme se dirige vers la dite-rue « d’un pied criminellement furtif. » Stupéfait, il reconnaît « la plus jolie femme de Paris, une chaste et délicieuse personne de laquelle il était en secret passionnément amoureux et amoureux sans espoir : elle était mariée. » Il la voit entrer dans une maison délabrée et son soupçon se confirme.
« Si elle trahit son mari, nous nous vengerons » se dit-il alors qu’il n’a aucun droit sur elle. Auguste de Maulaincourt commence ainsi une enquête qui conduira à une succession de drames incroyables.
Dans sa fatuité, Auguste se croit autorisé à vouloir prendre la jeune femme, nommée Clémence, en défaut. Le soir même, lors d’un bal, il lui parle. Irrité par le rejet dont il fait l’objet il lui lance bassement : « Pourquoi étiez-vous il y a deux heures, à pied, déguisée, rue Soly ? »
La roue du destin ne s’arrêtera plus.
Ferragus, sera suivi de La Duchesse de Langeais puis de La fille aux yeux d’or pour former une trilogie que Balzac appellera Histoire des Treize.
Dans son introduction, il explique qui sont ces treize : une assemblée de treize hommes sous serment qui ont décidé d’unir leurs forces afin de peser de façon occulte sur le pouvoir et les affaires. Serait-ce grâce à eux, et pour d’obscures raisons, que le mari de Clémence connaît une ascension professionnelle fulgurante ?
Les treize ne reculent devant rien et leur pouvoir est immense. Ferragus est leur chef et n’hésitera pas à tuer pour protéger Clémence.
Ce petit roman est important dans l’œuvre de Balzac. Les nombreuses digressions dont il use (certains diront abusent) lui permettent de peindre minutieusement le Paris de cette époque. Les rues, les maisons, les métiers sont longuement décrits et, bien sûr, la psychologie des personnages. Nous sommes dans l’histoire et la sociologie, le roman policier et l’étude de mœurs. C’est une très belle littérature mais il faut accepter d’en subir parfois l’aridité, car c’est ainsi que Balzac est grand.
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