La dernière fête est celle d’Amélien de La Barre. Neveu de Roger de Tainchebraye, dit Nez de Cuir, cet aristocrate redouté aux idées monarchistes inébranlables est maintenant un vieil homme, mais à l’énergie intacte.
Après les très dures épreuves racontées dans le Centaure de Dieu et le Troisième Jour, la providence lui a finalement donné un petit-fils. C’est l’enfant du miracle en quelque sorte, comme celui de la Duchesse de Berry dont Amélien appuiera l’épopée dans Man’ d’Arc, ce retour en arrière où le lecteur découvre enfin Amélien en jeune combattant.
Les embûches sont nombreuses, et la vieillesse se fait, pour la première fois, durement sentir. Mais les fidèles alliés sont là : Madame de La Barre, dont les avis sont enfin écoutés, des amis de toujours, qui croient en la légitimité de l’enfant et les farouches forestiers, peu soucieux de légalité et qui prendront les initiatives décisives.
N’entrons pas trop dans les détails : le lecteur doit passer par Le Centaure de Dieu et Le Troisième Jour alors ne gâchons pas le plaisir de la découverte.

Ce cycle Tainchebraye-La Barre est sans doute le meilleur de La Varende. Amélien sait bien que son monde va disparaître, ce qui était inéluctable après le régicide. Mais il veut, au moins, sauver sa lignée qui tentera de perpétuer les vieilles traditions.

L’orgueilleux hobereau, souvent sans pitié tout au long de sa vie, devient affectueux. Il sait que l’essentiel est sauvé et qu’il peut maintenant s’en aller sereinement. Il veut le faire brillamment : ce sera la dernière fête, organisée au château de La Barre. Il y mettra toute son âme (« Je veux qu’on s’en souvienne »), et le cycle se termine, comme il a commencé : avec panache.