En 610 après Jésus-Christ, l’Empereur de l’Empire romain d’Orient s’appelle Phocas. Un ex-centurion brutal et sans scrupule qui règne depuis son coup d’Etat contre Mauricius. Il l’a ensuite massacré, ainsi que toute sa famille, du moins le croit-il. Ses ennemis l’appellent l’usurpateur.
Depuis Carthage, à l’autre bout de l’Empire, une armée est en marche pour le renverser. Elle est commandée par le stratège Nicétas et inspirée par son oncle, le brillant Héraclius qui rêve de venger Mauricius.
Constantinople est affaiblie : l’interminable guerre contre les Perses l’a ruinée et de nombreux territoires ont été perdus. Mais Phocas reste populaire dans l’armée, dont il est issu. La bataille à venir est indécise.
Les Perses observent cela avec le plus grand intérêt : cette division sera la perte de l’Empire espèrent-ils. Ils prendront ensuite Constantinople et pourront alors écraser le monde chrétien pour dominer l’Asie et l’Europe.
Pendant 600 pages, le lecteur va suivre ces affrontements internes puis externes. Le rythme ne faiblit pas, les descriptions de Constantinople sont passionnantes et les personnages très vivants.
Sur le plan strictement littéraire, ce roman n’est pas sans défaut. L’auteur abuse des chapitres très courts et l’on change de théâtre d’opération à un rythme excessif. C’est une mode moderne afin que le lecteur ne se lasse jamais et suive l’intrigue à la façon d’un roman policier. C’est un peu démagogique et la littérature y perd.
Cela étant dit, il faut reconnaître que le procédé fonctionne et l’on ne lâche plus ce livre une fois commencé. Certaines scènes sont assez grandioses, notamment celle du siège de Constantinople.
Du bon roman historique qui nous plonge dans cet Empire à qui nous devons tant.
Les Livres d'Antoine 