Un soir d’été, sur une terrasse qui domine la Seine, un homme et une femme devisent. L’homme agace la femme car il est fasciné par un portrait qu’elle porte en médaillon sur sa robe. Il ne l’écoute plus et veut tout savoir de ce portrait. La jeune femme représentée est d’une telle beauté et a un air si malheureux que l’homme se dit « cette tête-là n’a jamais vécu ailleurs que dans ce médaillon ». Et pourtant…
Elle s’appelait Calixte. Son père, Jean Sombreval, fut prêtre. Puis il perdit la foi et disparut à Paris. Là, il se maria avec une jolie femme pieuse qui ignorait tout. Une indiscrétion lui révéla la vérité alors qu’elle était enceinte. Dévastée par le chagrin, elle mourut en couches, refusant de revoir son mari.
La petite Calixte naquit vivante mais en mauvaise santé, et surtout, marquée, au sens propre du terme : une petite croix était gravée dans sa chair, sur son front.
Vingt ans plus tard, le père et la fille reviennent en Normandie et s’installent dans un château. Tout le pays connaît l’histoire, bien sûr, et personne ne parle aux Sombreval. Le défroqué s’en moque : il n’aime que sa fille. Calixte souffre et prie. Elle s’est donnée une mission : racheter la faute de son père.
Mais un jeune homme, Neel de Nehou, aperçoit le couple étrange à la sortie de la messe ; Sombreval y accompagne Calixte pour ne pas la laisser seule. Neel est séduit par la beauté de cette jeune fille qui porte, étrangement, un bandeau sur le front. Et son destin va basculer.
Barbey d’Aurevilly a signé là un roman magnifique, peut-être son plus beau. On y retrouve tous les ingrédients de son talent : une écriture superbe, un rien désuète parfois, et surtout un sens du récit remarquable. Comme dans le reste de son œuvre, les personnages sont animés de passions extrêmes portées par des tempéraments de feu et le lecteur a hâte de connaître le dénouement.
Barbey sera lu encore longtemps et c’est une très bonne chose.
Es la primera vez que oigo hablar de Jules Barney D’Aurevily, además compré y leí su novela « La hechizada »
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