Maurice Genevoix a écrit quatre livres en cinq ans : Sous Verdun ( avril 1916), Nuits de Guerre (décembre 1916), La Boue ( février 1921) et Les Eparges (septembre 1921). Ils ont par la suite été réunis sous le titre général de Ceux de 14.
C’est un témoignage exceptionnel, écrit au jour le jour, par ce normalien qui aimait prendre des notes. Il les mettra ensuite en forme après sa grave blessure (trois balles..) et un très long séjour à l’hôpital. D’août 1914 à avril 1915, Genevoix s’est battu, a souffert, a aimé ses camarades de combat et s’est lié d’une forte amitié avec le lieutenant Porchon, tué quelques jours avant sa blessure, et à qui il dédit son livre.
Original du carnet de guerre de Maurice Genevoix
Moins lyrique que Dorgelès, le style de Genevoix vaut par sa simplicité et sa sobriété. Sa modestie aussi, comme souvent venant d’héroïques combattants, ce qu’il était. Tout est dit en peu de mots, y compris les moments les plus incroyables quand, débordé par les Allemands, il court avec ses hommes au milieu d’eux afin de rejoindre une nouvelle ligne de défense : »Avant de rallier les chasseurs, j’ai rattrapé encore trois fantassins allemands isolés. Et à chacun, courant derrière lui du même pas, j’ai tiré une balle de revolver dans la tête ou dans le dos. Ils se sont effondrés avec le même cri étranglé. »
Il ajoute en note (la seule de l’ouvrage) : « Lors d’une réimpression de ce livre, j’avais supprimé ce passage. Je le rétablis aujourd’hui, tenant pour un manque d’honnêteté l’omission volontaire d’un des épisodes de guerre qui m’ont le plus profondément secoué et qui ont marqué ma mémoire d’une empreinte jamais effacée. »
La Guerre de quatorze nous a pris de nombreux écrivains (Péguy, Alain-Fournier, Louis Pergaud, et tant d’autres). Elle en a épargné comme Dorgelès, Cendrars ou Genevoix et leurs témoignages n’en sont que plus précieux.
« Ce que nous avons fait, c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes, et nous l’avons fait. » Cette phrase, passée à la postérité, est de Maurice Genevoix.
Tout est dit.
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Merveilleux livre qui, en nous faisant vivre le quotidien du soldat, nous donne la mesure de la reconnaissance que nous devons à nos grands-pères et arrière-grands-pères puisque rares sont les familles qui n’ont pas donné un des leurs en 14-18.
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