Après la Seconde Guerre Mondiale, Mario revient dans son village. Les habitants ne sont plus là. La vie dans ces montagnes du nord de la Vénétie était trop dure et l’endroit est devenu désert.
Mario retrouve la maison de Giacomo disparu sur le front de l’est en 1941 : « Tout a changé. Ce qui était vivant dans cette maison est très loin, elle est vidée de tout et remplie de silence. Ici était né et avait vécu jusqu’à vingt ans mon copain d’école. »
Il nous raconte alors leur enfance, leurs familles, les difficultés matérielles. Certains émigrent définitivement, d’autres s’absentent plusieurs années en France dans les mines et envoient de l’argent. Ceux qui restent consacrent la moitié de l’année, quand il n’y a pas de neige, à fouiller le sol pour extraire et vendre des douilles et de la poudre. Car de durs combats ont eu lieu là en 1916.
En hiver il faut survivre mais cela n’empêche pas les jeunes de faire du ski, d’aller au cinéma (il faut vendre beaucoup de douilles) et d’être heureux. Nous ne sommes pas chez Zola. La pauvreté est digne. Tout le monde se connaît et s’entraide, comme une évidence.
Lorsque les enfants croisent un adulte au détour d’un sentier, la conversation s’engage, simple et franche. De cette chronique d’un temps révolu, se dégage une atmosphère de paix et d’harmonie.
Giacomo et Mario traversent ainsi les saisons.
Sans sentimentalisme et avec son style pur et dépouillé, Rigoni nous fait vivre de beaux moments de lecture.
Disponible en 10-18.