Il n’est pas nécessaire d’aimer la science-fiction pour lire ce roman haletant.
L’action se situe sur le continent antarctique, de nos jours. Une mission scientifique explore la calotte glaciaire et utilise de nouveaux instruments d’observation et de sonde. Tout à coup, loin dans la profondeur, un son semble se manifester.
Il ne devrait rien y avoir à cet endroit, mais les relevés sont formels : il se passe quelque chose. Alors il faut descendre voir, tant la nouvelle est stupéfiante.
Les observations s’affinent : un émetteur d’ultra-sons fonctionne sous 900 mètres de glace et des ruines apparaissent.
Le monde est en émoi et suit avec passion la descente de l’équipe scientifique qui va découvrir une civilisation disparue et deux survivants, congelés, que l’on tente de réveiller.
Alors commence une aventure incroyable, avec une belle héroïne, sortie de la nuit des temps, il y a neuf-cent mille ans. C’est Eléa, dont un membre de l’expédition va tomber éperdument amoureux. Mais Eléa n’en a cure : « Je suis à Païkan » proclame-t-elle comme une évidence. Et nous entrons dans ce monde disparu dont l’auteur nous retrace l’histoire.
Barjavel a longtemps été considéré, bien à tort, comme un auteur mineur. Au fil du temps, son talent n’est plus contesté et certains de ses romans deviennent des classiques, comme Ravage, et ses souvenirs, La Charrette bleue, sont un bain de jouvence.
La nuit des temps est peut-être le plus réussi de ses livres.
Vous pouvez acheter ce livre sur le site Livres en famille :
Merci encore pour cette belle chronique (et la précédente pour le livre de Dominique Baudis) cela met vraiment en appétit et encourage la lecture de ces auteurs pendant les vacances d’été.
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Très belle formulation , fond médiocre.
Transforme très élégamment son lecteur en voyeur : pas moins de 4 descriptions d’actes sexuels (le couple de héros, le viol suscité par l’héroïne et une copulation de masse ). Discrètement obsédé par le corps nu féminin et le sexe masculin. Roman haletant en effet enrobant le tout dans une bien belle écriture.
Décrit, en semblant la regretter, comme si c’était un idéal de société, une barbarie parfaitement organisée de type « Meilleur des mondes » et donne au passage un bon coup de griffe à la civilisation chrétienne, dite de St Paul par l’auteur, pour justifier l’absence totale de pudeur de son héroïne : « La merveilleuse, la totale innocence d’Eléa leur montrait à quel point la civilisation chrétienne avait -depuis saint Paul et non depuis le Christ- perverti en les condamnant les joies les plus belles que Dieu ait donné à l’homme ». Voilà qui est dit et écrit.
Dans l’organisation sociétale qu’il envie à ses héros, le monde est régi sagement par un ordinateur phénoménalement performant et sans appel, un conseil d’humains intelligents et un Grand Tout indéfini et débonnaire, genre énergie vitale qui pourvoit à tout le matériel. Car personne dans cette société idéale n’a d’autre aspiration que le bonheur matériel ; on les croirait tous lobotomisés. Ce qui ne les empêche pas de vouloir toujours se combattre et se détruire et de ne jamais s’occuper des laissés pour compte.
Écrit en 1968, on y trouve des allusions amusantes à mai 68 et à ses étudiants.
On avance doucement vers ce type de société que Barjavel semble trouver merveilleuse dans son roman…
C’est le premier roman que je lis de lui. Je vais en lire un autre que j’ai dans notre bibliothèque pour voir s’il persiste dans ce genre d’écriture.
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