Antoinette Kampf a quatorze ans. Ses parents ont longtemps mené une vie modeste mais d’habiles opérations financières réalisées par Monsieur Kampf ont apporté la fortune à ce couple ambitieux et antipathique.
Monsieur Kampf ne s’intéresse pas à sa fille. Quant à Madame Kampf elle la traite durement, sans une once d’affection.
Antoinette est donc malheureuse.
Après la fortune, les Kampf rêvent de franchir maintenant la deuxième marche indispensable à leur ascension : leur entrée dans le monde. Quoi de mieux que de donner un bal fastueux où sera invité tout ce qui compte dans le Paris des nouveaux riches ?
Bien sûr Antoinette rêve d’assister à ce bal, de porter une belle robe pour la première fois et de danser. Mais Madame Kampf est implacable : pas question de s’encombrer d’Antoinette. C’est elle qui doit enfin commencer à vivre, pas sa fille. « Antoinette tressaillit violemment. Elle était devenue toute pâle; elle murmura d’une voix basse, étranglée :
-Est-ce que je ne pourrai pas rester seulement un petit quart d’heure ?
Un bal..Mon Dieu, mon Dieu…Danser une fois, une seule fois, avec une jolie robe… »
Madame Kampf écrase Antoinette de son refus méprisant.
Alors Antoinette va se venger.
L’enfance d’Irène Némirovsky n’a pas été heureuse entre une mère indifférente et la révolution bolchévique qu’il a fallu fuir. De ce fait elle décrit remarquablement les tourments de l’adolescence. Son écriture est très sûre et très synthétique et son sens du récit remarquable.
Lisez ce petit roman cruel mais si attachant.
Les Livres d'Antoine 
Irène Nemirovsky a un talent particulier pour décrire ses contemporains et pointer leurs travers. Dans ce « Bal » nous voyons les difficiles relations entre une mère ambitieuse et sa fille adolescente, et l’inversion des rapports de domination entre elles deux. C’est l’un de mes romans préférés d’Irène Nemirovsky, si juste, concis et si rude.
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