Heureux les humblesCe recueil de nouvelles, il y en a neuf, rend hommage aux humbles. Pas aux humbles effacés, discrets, bien au contraire : ce sont des héros flamboyants, accomplissant des actes de bravoure par conviction ou parce qu’il faut se racheter de quelques fautes ou manquements passés. Mais ils le font avec modestie parce que c’est naturel, parce qu’ils sont là pour ça.

En effet,  il faut tenir son rang, être le digne héritier de ceux qui nous ont précédés, du  paysan à l’aristocrate. C’est pour cela qu’ils servent le Roi jusqu’à la mort, qu’ils chouannent pour défendre leurs convictions ou qu’ils bravent tous les dangers pour retrouver l’être aimé, car chez La Varende l’amour charnel est toujours très présent.

Chaque nouvelle a son époque.

Nous accompagnons tout d’abord ces humbles pèlerins de 1460 qui vont au Mont Saint Michel où se distingue un homme mystérieux qui chemine depuis Jérusalem : quelle grande faute doit-il expier ?

Avec Nicolas du Harlay de Sancy, conseiller d’Henri III, nous suivons le périple d’un diamant colossal qui permettra de lever une armée et de sauver la couronne.

Heureux les humbles - IllustrationPuis nous sourions avec indulgence de l’incroyable et baroque fidélité à sa Reine de Monsieur de Politzer avant d’embarquer pour La Phoebé, galère sur laquelle va devoir ramer Césaire, voleur par amour.

La grande Histoire nous rattrape en 1794 et Hedwige, la cavalière, se fait messagère des chefs chouans Elle n’a peur de rien sauf de la « guillote », la sinistre guillotine, promise en cas de capture. Nouvelle chouannerie en 1832 avec la Duchesse de Berry et Cinq-Amants, ce mystérieux général , qui se cache après l’échec du soulèvement. Dans l’intervalle, nous avons suivi Marguerite dans l’armée vaincue de Waterloo qui retrouvera son mari grâce à un pou !

La VarendeEnfin, nous suivons le Docteur Costard dans sa marche vers Sainte Anne d’Auray. C’est peut-être la plus beau récit du livre et je prédis aux plus endurcis de ne pouvoir retenir une larme.

Heureux les humbles est une excellente introduction à l’oeuvre romanesque de La Varende dont nous aurons l’occasion de reparler.