« Toute l’affaire commença par une maladresse dont j’étais d’ailleurs excusable, une « gaffe » comme disent les Français. Puis vint le désir de réparer cette gaffe. Mais quand on veut remettre trop vite en place une roue dans une montre on finit le plus souvent par en briser tout le mécanisme ».

la-pitie-dangereuse               Stefan Zweig a ce grand mérite d’être facile à lire sans jamais s’écarter d’une littérature de haut niveau. Il a eu le tort (mais y pouvait-il quelque chose ?) de n’écrire que des récits pessimistes, pour ne pas dire noirs. Il était ainsi et son suicide sera le triste aboutissement d’une âme tourmentée et instable.

Mais quel écrivain ! Romans et nouvelles brillantes parsèment une oeuvre abondante d’où quelques grands récits se détachent.

Prenez la Pitié dangereuse et vous aurez du mal à le reposer.

Le jeune homme qui fera la gaffe dont il est question dans l’incipit fera tout pour la réparer. Tout et donc trop. Et il versera dans ce piège mortel qu’est la pitié : « Molle et sentimentale, qui n’est en réalité que l’impatience du coeur de se débarrasser le plus vite possible de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d’autrui, qui n’est pas du tout la compassion ».

                Il serait bien sûr dommage de dévoiler ici quelle fut la maladresse en question et nous vous laissons la découvrir.

                Le talent de Zweig est indémodable : ne passez pas à côté.

Disponible dans de nombreuses éditions de poche.