Ami intime du Roi d’Angleterre Henri II, Thomas Becket est son meilleur conseiller mais aussi son compagnon dans le vice. Sans scrupule, totalement dévoué au Roi, c’était le dernier homme dont on pensait qu’il allait mourir martyr.
Son destin bascule quand le Roi le nomme Archevêque de l’Eglise d’Angleterre, afin de la contrôler. Thomas ne veut pas, résiste : »Si je deviens Archevêque, je ne pourrais plus être votre ami ».
Mais le roi ordonne, alors Thomas obéit en avertissant : « C’est une folie Mon Seigneur. Ne faites pas cela. Je ne saurais servir Dieu et vous ». Et il part vers son destin.
Jusqu’au bout, le Roi sera incrédule devant le changement de comportement de son ami qui, maintenant, défend l’honneur de Dieu.
Thomas Becket connaît ainsi un destin exactement inverse à celui de Lorenzaccio. Ce héros vertueux d’Alfred de Musset s’introduit dans l’entourage du tyran florentin pour le tuer. Il gagne sa confiance et partage sa vie de débauche. Il ira jusqu’au bout de sa mission mais ne pourra plus changer de vie : « Je me suis fait à ce métier. Le vice a été pour moi un vêtement ; maintenant il est collé à ma peau. »
Jean Anouilh est pour moi le plus grand auteur de théâtre français du XXe siècle et Becket est une de ses plus belles pièces, la plus grave aussi, lui qui aimait tant faire rire. Les dialogues sont magnifiques et l’on se passionne pour cet affrontement entre deux personnalités exceptionnelles.
Cette pièce fut souvent jouée, et sa meilleure interprétation est peut-être celle où Bernard Giraudeau joue le rôle du Roi. Vous pouvez la rechercher pour la voir car n’oubliez pas que le théâtre est avant tout fait pour être vu.
Nombreuses rééditions en Livre de Poche ou en Folio.
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