En ce milieu du XVIIIè siècle, Maria Christine von Blohme, écrit ses mémoires. Elle y raconte notamment comment son père, alors qu’elle était enfant, s’engage dans l’armée suédoise en guerre contra la Russie, et fait ses adieux à sa femme et à la petite Maria Christine qu’il aime tant.
Quelques jours plus tard, il frappe la nuit à son volet pour une visite surprise et secrète pleine de tendresse.
Il revient régulièrement la voir et jamais elle ne parle de ces étranges rencontres nocturnes, pas même à sa mère.
Des mois se passent ainsi et , tandis que les visites se poursuivent, des messagers viennent régulièrement au domaine porter des nouvelles sur les campagnes et la bravoure de ce père, « le cavalier suédois ».
Un jour, une funeste nouvelle arrive : l’armée suédoise a été battue quelques semaines auparavant, le roi est en fuite et le cavalier suédois tué. C’est du moins ce qu’on annonce à sa mère, au désespoir.
Mais la petite fille n’en croit rien car il est venu l’embrasser deux nuits auparavant. Elle refuse même de prier pour le repos de son âme puisqu’il est vivant.
Et pourtant il ne reviendra jamais.
Dans ses mémoires Maria Christine s’interroge : » Comment a-t-il pu combattre et tomber dans les rangs de l’armée suédoise et, dans le même temps, venir si souvent dans notre jardin la nuit pour parler avec moi ? Et s’il n’est pas tombé pourquoi n’est-il jamais revenu frapper à ma fenêtre ? Voilà qui est resté pour moi, ma vie durant, un mystère, un insondable et douloureux mystère ».
Après un prologue pareil, comment ne pas poursuivre sa lecture ?
Disponible chez Phébus et en 10-18
Leo Perutz était un auteur très lu de son vivant, un peut oublié il est revenu assez timidement à l’orée des années 80/90 et la plupart de ses grands succès ont été à nouveau publiés dont « La Troisième Balle » et surtout « Où roules-tu, petite pomme ? », roman qui se passe durant la guerre civile Russe entre Blancs et Bolchéviques… une petite merveille.
J’aimeJ’aime