Sur l’île de Guernesey la famille du Frocq vit heureuse dans une ferme simple mais chaleureuse. Colin, le seul garçon, multiplie les escapades interdites et rêve de devenir marin. Ses trois grandes sœurs sont aussi dissemblables que possible. Michelle, l’intellectuelle de la fratrie, vit dans son monde imaginaire et ne peut adhérer à une vie concrète. Péronnelle est son exacte opposée. Elle organise parfaitement les choses, aime tout le monde avec une attention et un désintéressement qui désarment les plus rétifs. Elle ne pense jamais à elle, contrairement à Jacqueline qui se rend malheureuse sans raison.
Ce petit monde turbulent fait la joie de Rachel, une des beautés de l’île, et d’André, le fermier maladroit qui est en train d’échouer et se désespère. Les orages financiers pointent, il faudra peut-être quitter la ferme. Une nuit de tempête, un naufrage se produit. Les marins de l’île se précipitent et sauvent de nombreux passagers. Un homme attire l’attention de Rachel. Il est seul, trempé, épuisé. Elle est persuadée de l’avoir vu en rêve et décide de le recueillir. Cette décision va tout bouleverser.

Par ce très beau roman, Elizabeth Goudge démontre une fois de plus qu’elle est un grand écrivain de l’enfance. Ses analyses psychologiques, les descriptions très profondes des caractères et des pensées intimes de chacun, notamment des enfants, sont d’une justesse rare. Rarement un romancier a si bien compris et restitué les grandes joies et les grands chagrins d’une période de la vie qui marque à jamais.
Elle est un délicieux écrivain pour tout âge et pas seulement pour la jeunesse comme on le croit souvent. Ce roman, qui fut son premier, est imprégné d’un catholicisme heureux auquel adhèrent beaucoup d’habitants de l’île qui parlent français et résistent encore à la main mise religieuse et linguistique de l’Angleterre.
Les aimables lecteurs de ce blogue me pardonneront d’y proposer la lecture d’un cinquième roman d’Elizabeth Goudge. Je la tiens pour un écrivain dont le style, le charme et le talent tranchent tant avec les lamentables engouements actuels qu’il faut la lire et la relire.



je suis un enthousiaste de ce livre à lire en anglais si vous pouvez
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Un de mes livres préférés que j’aime à relire.
Je l’ai lu à 14 ans et ai aussitôt voulu découvrir Guernesey…ce que j »ai fait quelques années plus tard.
Merci de cette belle critique et vive Elizabeth Goudge !
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