Un soir d’été, en Sologne, une grand-mère et sa petite-fille, Marie, dînent dehors, profitant d’une soirée chaude et douce. Mais un garde-champêtre passe, battant le tambour et mettant le village en émoi. Nous sommes le 31 juillet 1914 et le malheur va s’abattre sur les campagnes françaises.
Quelques jours plus tard, un jeune neveu arrive chez la grand-mère. Envoyé par son père, il lui propose de venir s’installer dans leur grande ferme. La jeune Marie y sera considérée comme une fille de la maison. La grand-mère n’en a guère envie mais elle sait que ce sera une chance pour Marie, et elle cède.
Marie sera heureuse chez ses cousins malgré l’austérité du maître de maison, veuf inconsolable. Tante Victoire, à la piété entraînante, veille sur les quatre enfants turbulents du veuf et couve Marie, sous l’œil jaloux d’une grand-mère qui se sent vite inutile et malheureuse. Les saisons se succèdent au rythme des hivers glacés, des moissons abondantes et du travail incessant.
Marie grandit, son cousin Laurent la regarde différemment tandis que Robert est appelé sur le front. Le temps s’arrête dans la ferme, où chacun craint maintenant que le deuil revienne dans la famille.
Prix Fémina 1937 (une autre époque !) en devançant Brasillach et Bosco, Campagne est un beau roman. Il conte avec simplicité la vie de ces paysans rudes où seuls comptent le travail et l’honnêteté. La première communion des enfants embrase le village et l’on contemple avec nostalgie une civilisation disparue.
Raymonde Vincent est issue de ce monde et ne fit guère d’études. Son mariage avec un universitaire, Albert Béguin, lui permettra de rattraper le temps perdu et de devenir un écrivain de talent. Certaines pages sont très belles, comme celles concernant le départ à la guerre, et surtout le retour en permission du fils aîné. Son regard n’est plus le même et chacun comprend qu’il ne sera plus jamais comme avant.
Un roman simple et grand à la fois.
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