Le 23 août 1964, jour de la fête nationale en Roumanie, le meunier Nicolas Acathiste est retrouvé assassiné, un poignard planté dans le dos.
Ce jour-là, personne n’est censé être au village. En effet, il est obligatoire d’assister à la parade célébrant la glorieuse entrée des libérateurs soviétiques (appelés Moscals dans le roman) le 23 août 1944. Les deux responsables de la milice locale examinent le cadavre lorsque surgit le moine Théophore Acathiste, frère du défunt.
Il ne devrait pas être là. Il est donc suspect. Les miliciens l’accusent et trouvent le mobile du crime : le moine convoitait la femme de son frère. Dans cette Roumanie communiste depuis vingt ans, la dernière chose qui demeure (avec la piété envers la Vierge, la Condottiera) est l’amour du clergé dont les martyrs sont innombrables. Si l’on peut le discréditer grâce à ce fait divers, quelle aubaine !
Comme dans Les Immortels d’Agapia, Virgil Gheorghiu nous tient en haleine avec une affaire criminelle aux rebondissements surprenants. Il développe de surcroît une analyse talentueuse et implacable de la sanglante tyrannie communiste qui s’abattit sur la Roumanie.
Gheorghiu est un des grands écrivains chrétiens du XXe siècle. Son style soigné (il maîtrisait parfaitement le Français) et sa simplicité font de la lecture de ses romans un vrai plaisir.
Un livre passionnant et émouvant.



