Avec Berlin s’achève la remarquable trilogie que l’Allemand Theodor Plievier a consacrée à la seconde guerre mondiale. Après le très brillant Moscou et le tragique Stalingrad, il était juste que l’auteur nous entrainât dans les ruines de Berlin, dernier réduit du Troisième Reich.
Le livre commence avec une vieille connaissance, le colonel Zecke, celui-là même qui discutait avec le mythique Vilshoffen à la fin de Stalingrad. Zecke est à Prague et reçoit l’ordre de rejoindre Berlin assiégée par les Soviétiques. Cela ne le réjouit pas. La guerre est perdue, il le sait et rejoindre la capitale équivaut presque à un arrêt de mort. De plus, depuis Stalingrad, il ne croit plus en Hitler.
Il part tout de même, il n’a d’ailleurs pas le choix, et entraîne le lecteur dans les derniers combats pathétiques menés par de vieux loups de guerre ou des enfants. Nous croisons Gnotke, autre fameux survivant de Stalingrad. Les civils payent un prix terrible.

L’ambiance délirante du bunker d’Hitler est restituée avec une grande précision historique. Le film La Chute s’est d’ailleurs beaucoup inspiré du livre de Plievier. L’épouvantable sort des femmes allemandes est décrit avec sobriété mais sans ambiguïté. L’auteur nous démontre que ce n’étaient pas des débordements mais des crimes tout à fait planifiés. Ce n’était pas si facile d’écrire cela en 1955.
Une des originalités du livre est d’aborder l’après 1945 et la mainmise soviétique sur l’économie est-allemande, le ralliement d’anciens nazis au communisme, mais pas Zecke qui passera huit ans dans les camps ou à la Loubianka, la prison politique de Moscou. Le livre s’achève en 1953 avec les émeutes antisoviétiques de Berlin Est où Zecke trouvera son destin.
Quelques longueurs peuvent être reprochées à l’auteur dans la seconde partie, mais c’est peu de choses eu égard à l’intérêt littéraire et historique de Berlin.
Cette trilogie vaut le détour.

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La lecture des 580 pages est un peu fastidieuse. Les personnages sont nombreux et peu fouillés. J’ai mis un certain temps à rentrer dans le livre, je l’ai trouvé plus intéressant au fur et à mesure de que j’avançais, c’est un témoignage très documenté, semble t’il, qui n’apprend en fait pas grand chose de nouveau. J’ai toujours été étonné de cette résistance de dernière heure alors que tout était foutu depuis longtemps. J’avais préféré un autre livre je crois me souvenir que c’était « seul dans Berlin ».
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