Radieuse Aurore c’est Elam Harnish qui « a conquis son sobriquet dès les premiers temps dans le pays à force de tirer le matin ses compagnons de leurs couvertures en leur cornant aux oreilles que l’aurore était radieuse. »
Ses compagnons sont, comme lui, des chercheurs d’or dans l’Alaska à la fin du XIXè siècle. Et Radieuse Aurore est le héros joyeux de ces aventuriers hors normes. Infatigable, il est aussi le plus intelligent et le plus entreprenant de tous. Aucun danger ne l’impressionne et il frôle d’ailleurs la mort au cours d’expéditions glacées improbables.
Ses intuitions sont parfois géniales et la fortune commence à lui sourire. Car il ne cherche pas seulement à savoir où se trouve l’or, mais comment nourrir, loger, équiper ces milliers d’hommes. Le foncier l’attire et il achète des terrains, les revend toujours avec sang-froid, comme au poker où il excelle.
La seule chose qu’il craigne, ce sont les femmes, et il les fuie. L’amour crée le malheur se persuade-t-il.
Fortune faite, il quitte l’Alaska et va à New-York, San Francisco se mesurer à d’autres. Des gros joueurs sur le tapis vert de la fortune. Il devient cynique et perd son âme. Mais l’amour va le transpercer au moment le plus inattendu.
Dans l’excellente préface que Max Gallo a donnée aux éditions Libretto, le parallèle est fait avec l’autre grand roman de Jack London, Martin Eden. Radieuse Aurore veut vivre tandis que Martin Eden se laisse aller au désespoir. Les deux héros se rejoignent puis s’opposent. C’est pourquoi, bien que Martin Eden soit considéré comme le chef d’œuvre de Jack London, on peut lui préférer Radieuse Aurore, son « chef d’œuvre inconnu », selon l’heureuse formule de Francis Lacassin.
Le lecteur prendra soin de ne lire la préface de Max Gallo qu’après le roman, car tout y est dit. Il évitera aussi de lire la quatrième de couverture qui en dit trop et mal.
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