« C’était le Gros qui était le maître à présent ». Le Gros, c’est Herbert de Linnières. Il succède à son père, Ansieu, qui va partir en Terre Sainte, à pied depuis la Champagne.
Le vieux croisé veut revoir Jérusalem pour expier ses péchés et y mourir. Il est presque aveugle et son fils ne le respecte plus, alors sa place n’est plus au château.
On ne plaisante pas avec l’honneur au XIIIème siècle.
Ansieu est un chevalier émérite. Il a été deux fois aux croisades. L’aîné, son préféré, y est mort. Reste Herbert, qui est le contraire de son père : colérique, luxurieux, âpre au gain.
Il a un fils, Haguenier, qui ressemble à son grand-père. Il ne peut donc s’entendre avec Herbert. Il va cependant nouer une solide amitié avec un des batards de son père, le gentil Ernaut.
Haguenier aime une femme mariée, Marie, qui va l’éprouver de ses multiples caprices afin de mesurer s’il mérite l’amitié de la jolie jeune femme. Etrange coutume que cet amour courtois, où un homme peut ouvertement faire la cour à une femme mariée, et celle-ci accepter cette cour, pourvu que tout cela reste chaste. Dilemme périlleux…
Zoé Oldenbourg, grande spécialiste du roman historique, nous conte deux histoires parallèles. Celle du pèlerin qui traverse la France, assiste à la répression de l’hérésie cathare, vogue sur la Méditerranée pour accoster à Saint Jean d’Acre, récemment reprise par les Croisés. Et celle du jeune Haguenier qui se débat entre les caprices de sa belle et la méchanceté de son père.
La violence alterne avec la piété et les élans charnels.
Le livre monte en puissance et nous offre une fin somptueuse dans le désert de la Terre sainte.
Un roman d’une force peu commune que l’on n’oublie jamais.
Il sera difficile en effet d’oublier Ansieu,Haguenier,Marie et Auberi ! Quelle force dans ce roman et quelle magistrale leçon d’histoire!
Un superbe roman å ranger å côté des belles découvertes de ce blog: Banfy, Beraud, etc..
Merci Antoine
J’aimeJ’aime