Comme le temps passe est assurément le meilleur roman de Brasillach. Cette subtile réflexion, à travers l’histoire mouvementée et romantique d’un couple inséparable, nous emmène sur les chemins de l’enfance et de la jeunesse, si vite disparus.
René et Florence sont cousins et ont perdu leurs parents très tôt. Ils seront élevés ensemble à Majorque par une tante, tandis qu’un tuteur veille sur eux de loin.
Ils vont connaître le bonheur sur cette île. Leurs jeux, leurs équipées baroques, leurs amitiés insulaires et sauvageonnes vont combler leur enfance.
Mais les étés se sont succédé comme un rêve et René doit monter à Paris passer son bac. Il découvre sa nouvelle ville, le cinéma naissant (nous sommes en 1900) et les premières amitiés de jeune homme.
Florence le rejoint. Ils sont inséparables et vont bien sûr se marier. Leur voyage de noces en Espagne les comble, et la nuit de Tolède, restée fameuse (« Ce fut la dernière nuit qui fut la nuit de Tolède »), sera l’aboutissement de leur complicité spirituelle et amicale. Très sensuelle, elle reste toujours délicate et touchante, magnifiant l’amour charnel d’un homme et d’une femme qui viennent de se marier.
Le couple s’installe en Bourgogne et Florence a peur du temps qui passe : « Cette jeune femme qu’approchait la trentaine, avait tout son éclat, toute sa beauté, à cette heure merveilleuse qui est entre le printemps et l’été, et où jamais une femme ne peut être plus belle. Mais elle savait déjà en elle-même, que c’en était fini de la grâce acide de la vraie jeunesse, de son insolence printanière. Elle savait qu’un jour viendrait d’un été plus chaud, d’un automne déjà moins loin d’elle même que ne l’était son enfance, et cette proximité l’effrayait. »
Surtout Florence s’ennuie et le drame va se nouer.
Brasillach aimait l’enfance et la jeunesse; il en a superbement parlé (« la jeunesse est un don fait une seule fois »), particulièrement dans ce roman où le parallèle entre l’histoire de ce couple et le temps qui passe trop vite est pleinement réussi.
Emporté par la collaboration, Brasillach sera fusillé en 1945, à l’issue d’un procès expéditif, condamné par un jury de militants communistes.
En prison, il a consacré ses derniers jours à écrire les bouleversants poèmes de Fresnes. Exécuté un 6 février (une date symbolique), il n’aura pas connu la vieillesse et ce fut le destin d’un homme qui a si bien écrit sur la jeunesse.
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J’aime beaucoup votre blog, c’est une amie qui me l’a fait découvrir et je lui en suis très reconnaissante. Comme le temps passe est un de mes livres préférés (l’écriture) et en même temps je le déteste à cause de l’intransigeance du mari… Jeunesse, comme vous dites.
Je me permets de reprendre une faute d’orthographe : les étés se sont succédés. Règle du participe passé d’un verbe pronominal… on n’accorde pas.
Cordialement,
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Merci de votre aimable commentaire et de votre intérêt pour mon blog.
Pardon pour la faute d’orthographe que je m’empresse de corriger.
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je vois que vous avez illustré ce roman de Brasillach par une photo de l’alcazar de tolède, en clin d’oeil à « la guerre d’Espagne » du même auteur. Je me trompes? sin novedad en el alcazar
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Pardon pour la réponse tardive.
Ce n’est pas seulement un clin d’œil à la guerre d’Espagne mais aussi à « la nuit de Tolède » chapitre emblématique du roman.
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j ai largement 70 ans ,la nuit de Tolède reste ce que j’ai lu de plus beau
( et je ne dois pas être le seul ) sur ce qui se passe entre un homme et une femme ( ou une femme et un homme comme l’on dirait de nos jours ) très loin de toutes les choses quand même un peu moches et globalement sans intérêt accessibles un peu partout
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