Cinq volumes, chacun divisé en cinq parties comportant cinq chapitres, constituent cet ouvrage remarquable dont la lecture est un piège absolu dont on ne peut sortir avant l’épilogue.
John Huffam, enfant gai, dissipé et d’une intelligence redoutable, vit avec sa mère, Mary, dans une agréable maison campagnarde anglaise du comté de Northumberland. Nous sommes en 1820 et le petit John baigne dans une atmosphère bien mystérieuse. Il ne sait rien de son père. Sa mère, pourtant si affectueuse, lui refuse toute explication.
Elle porte sur elle, sans jamais s’en séparer, un mystérieux document. Il s’agit d’un codicille, un ajout au testament d’un aïeul, qui rendrait à John et à sa mère leurs droits à l’héritage d’un somptueux domaine.
Mary vit dans une angoisse permanente. Plusieurs personnes veulent ce codicille, les uns pour le détruire, d’autres pour le sauver car il comporte bien des ambiguïtés. On dit, de surcroît, qu’un autre testament a été rédigé plus tard, mais qu’est-il devenu ?
Une nuit, un mystérieux cambriolage bouleverse Mary : « Notre ennemi nous a retrouvés ». Elle décide de fuir à Londres où se cacher sera plus facile. John comprend vite que de mystérieux personnages vont et viennent autour d’eux. Leurs intérêts sont divergents : les uns veulent sa disparition pour hériter, d’autres qu’il reste en vie pour sauvegarder certains de leurs droits. Dans les bas-fonds de Londres, l’étau se resserre et les mystères s’épaississent.
Charles Palliser, honorable professeur de littérature anglaise, s’est lancé dans une aventure littéraire peu commune. Il tient son lecteur en haleine avec un sens de la mise en scène époustouflant. Chaque énigme résolue en soulève d’autres au grand désarroi de John qui ne sait plus à qui il peut faire confiance, si tant est qu’il y ait au moins un personnage qui lui veuille du bien.
Au-delà de l’intrigue, Palliser est un aussi un remarquable peintre social. Les bas-fonds, les pauvres, les égouts, les voyous forment une incroyable palette londonienne. Nous sommes chez Dickens et chez Wilkie Collins à la fois. Quant au style, il est résolument classique, victorien revendique l’auteur, qui cite dans sa postface George Eliot, Thomas Hardy et Brontë. Quelques longueurs dans le tome deux (un interminable débat politique notamment que l’on peut lire en diagonale sans dommages) sont vite oubliés tant nous voulons connaître la suite des aventures du pauvre John.
Le Quinconce est un inoubliable voyage qu’il ne faut pas manquer.
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