Avec ce tome deux de Sud lointain, nous poursuivons l’aventure indochinoise accompagnant nos quatre héros venus de métropole en 1899.

Mareuil a créé sa plantation, s’épuisant à la tâche, Kervizic soigne les pauvres puis les lépreux, Saint-Réaux, toujours élégant, se fait une place sous les lambris de l’administration, Tannère est plus lointain.

Mais les nuages s’amoncellent. La seconde guerre mondiale éclate et la cuisante défaite française ébranle son autorité. L’Indochine grouille de complots en tout genre. Gaullistes et Vichystes s’affrontent, la propagande communiste progresse, les Japonais menacent, les Américains veulent la peau de l’Indochine française. Ils le paieront cher plus tard.

Jusqu’à Dien Bien Phu, nous suivons l’agonie de notre Sud lointain dans le sang et les larmes, mais aussi le panache. Nos amis souffrent et meurent, leurs enfants résistent et se battent, jusqu’à l’héroïsme pour certains.

Ce tome deux est dur et poignant. Les massacres commis par les Japonais ne sont pas éludés ni les exactions des communistes ou de la secte des caodaïstes. Erwan Bergot, fin connaisseur de cette tragédie qu’il a vécue, a élevé son niveau littéraire. L’histoire a pris une densité remarquable, une intensité dans l’action qui ne se relâche pas, les 600 pages se dévorent allègrement.

Partez en Indochine rejoindre ses colons et ses soldats héroïques.

Erwan Bergot