A Vienne, en 1888, les Alt habitent le même immeuble depuis un siècle. Plusieurs familles se partagent les appartements. L’harmonie est loin de régner mais personne ne remet en cause ce mode de vie pour ne pas ternir la réputation de cette dynastie bourgeoise très connue en Autriche. Car les Alt sont une institution : ils fabriquent les meilleurs pianos du pays et conservent pieusement la lettre de Mozart les félicitant pour l’excellence de leur instrument.
Franz a repris les rênes de la fabrique. Il est tombé amoureux d’Henriette Stein qu’il épouse malgré les réticences familiales : elle est en effet issue d’une famille juive convertie et on lui prête de surcroît une jeunesse tumultueuse. On l’a notamment beaucoup vue avec Rodolphe lui-même, fils de l’empereur François-Joseph et héritier du glorieux empire austro-hongrois.
Henriette tente de s’habituer à ce monde étriqué et n’y parvient guère malgré l’amour éperdu de Franz, d’autant que Rodolphe n’a pas renoncé à l’élégante jeune fille. Il exige une dernière entrevue.
Ernst Lothar a écrit ce beau roman viennois après avoir fui l’Autriche lors de l’Anschluss de 1938. Sa fresque s’étend de 1888 à 1938 et Henriette en est le centre. Son évolution personnelle est intéressante à suivre d’autant qu’elle s’inscrit dans une perspective historique qui va provoquer de graves divisions dans la famille.
Ami de Stefan Zweig et de Robert Musil, Lothar faisait partie de la communauté juive de Vienne qui aima et détesta à la fois cet Empire à bout de souffle mais qui pouvait encore durer sans la funeste guerre de 14. Il est toutefois plus critique que Zweig et l’on n’adhère pas toujours à son point de vue.
Mélodie de Vienne est un beau roman autrichien, parfois un peu lent mais très talentueux. Et que le lecteur se rassure : un meurtre viendra pimenter une fresque historico-familiale qui nous plonge dans cette Mitteleuropa si fascinante.
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merci pour cette présentation qui m’a donné l’envie de lire ce livre !
Amicalement Beatrice Bablon
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J’ai beaucoup aimé ce livre !
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