En Moldavie roumaine, dans l’entre-deux guerres, un brigand attaque un autocar, désarme les soldats et s’enfuie avec un butin considérable. Il a parlé aimablement aux voyageurs et donné une pièce d’or à une petite fille, non sans se présenter.

Bogomil, le brigand légendaire de toute la région, a encore frappé. Son habileté, son élégance et sa courtoisie envers le peuple en ont fait une légende. Un homme à qui l’on prête des pouvoirs surnaturels.

Le général Dracopol, le despote local qui possède une très belle propriété non loin de là, à Kyralessa, arrive pour l’enquête. Il est ravi de cette attaque : Bogomil s’est de nouveau manifesté et l’on va pouvoir commencer sa traque puis apporter sa tête au roi.

Dracopol est une brute. Il est persuadé que la population du village de Kyralessa aide et ravitaille Bogomil. Il veut donc la forcer à livrer Bogomil. Une lutte mortelle s’engage.

Les lecteurs de ce blogue connaissent déjà Les immortels d’Agapia et La Condottiera, deux très beaux romans de Virgil Gheorghiu. Le meurtre de Kyralessa les surpasse encore.

C’est une histoire superbe, rehaussée par une écriture magistrale. Le lecteur suit avec passion les multiples péripéties où tragédies et miracles se succèdent.

Virgil Gheorghiu, ce prêtre orthodoxe qui vécut plusieurs décennies en France, est un grand écrivain. Hormis La Vingt-Cinquième heure (que nous aimons moins), ses romans sont peu réédités et c’est tout à fait incompréhensible à l’aune des médiocrités que l’on publie aujourd’hui par milliers.

Il faut donc partir à la chasse aux occasions, ce n’est pas facile mais cela vaut la peine de se donner du mal pour un si beau roman.