
Dans le Marais poitevin, en 1915, il n’y a plus d’hommes. Ils sont au front et les femmes doivent faire face. Elles sèment, labourent, soignent les bêtes à la place des hommes afin qu’ils trouvent tout intact quand ils rentreront. Ce sont les gardiennes. La grande Hortense, pourtant déjà grand-mère, prend les choses en main. Son mari est trop fatigué, sa fille indolente et sa bru ardente à la tâche mais si fragile
Elle a trois fils et un gendre au front et ne se plaint jamais. Autoritaire, peu affectueuse, elle n’est guère aimée mais on la respecte.
Hortense s’épuise et doit recruter Francine, une jeune fille de l’assistance publique. Son arrivée va entraîner des bouleversements imprévus.

Remis sur le devant de la scène par le bon mais infidèle film de Xavier Beauvois (2017) avec une excellente Nathalie Baye, Les gardiennes se lisent facilement et agréablement. Ernest Pérochon, cet instituteur des Deux-Sèvres, avait connu la célébrité avec Nêne, prix Goncourt 1920. Son talent de conteur rendent ses romans très attachants. Les personnages sont fort bien campés et l’auteur nous offre de belles descriptions du Marais.
Nous avions chroniqué sur ce blogue Au cri du chouan, magnifique roman sur la révolte des paysans du nord des Deux-Sèvres contre la république. Une réédition semble prochaine.
Il est heureux que Pérochon soit à nouveau lu. Il raconte de bonnes histoires dans un excellent français. Les personnages ont souvent de solides défauts, mais ils font leur devoir dans un monde où les choses sont encore à leur place.
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