Max Amberley est un ambassadeur à la dérive. Il a perdu Gabrielle, son épouse tant aimée. Il traîne son désarroi au Japon, où il est en poste, et se réfugie dans la philosophie zen. Ses états de service sont excellents et Washington a besoin de lui pour régler une affaire délicate au Sud-Vietnam.

Nous sommes en 1963 et la guerre commence à faire rage entre les Viet-Congs, (communistes vietnamiens du sud), très actifs dans le delta du Mékong et le Sud-Vietnam. Le Nord Vietnam est déjà communiste depuis la défaite de Dien-Bien Phu et le départ des Français.

C’est Phung Van Cung qui dirige alors le pays d’une poigne de fer. Catholique convaincu, il est en butte à l’hostilité des bouddhistes, eux-mêmes infiltrés par les communistes. Les Américains n’ont pas encore basculé dans la guerre. Ils donnent des armes et de l’argent, des milliers de conseillers militaires sont déjà présents. Ils sont inquiets : par sa répression anti- bouddhiste, Cung n’est-il pas en train de tout gâcher ? La mission de l’ambassadeur est claire : décider si l’on peut s’accommoder de Cung ou organiser un coup d’Etat pour l’écarter.

Comme dans les deux précédents ouvrages chroniqués sur ce blogue, L’avocat du diable et La seconde victoire, Morris West met en scène un homme seul face à ses scrupules, ses hésitations, le pénible choix entre le courage et la lâcheté. Mais contrairement à ces deux titres, il y manque une haute figure morale qui tire l’histoire vers le haut, sauf peut-être Cung lui-même. Phung Van Cung est en réalité le président Ngo Dinh Diem dont les idées et le destin firent tant parler. L’ambassadeur est donc un roman politique qui s’adresse à ceux qui s’intéressent à la guerre du Viet-Nam, au destin du sud anti-communiste et à la politique américaine brillamment décortiquée.
Un livre profond et fort instructif.

Morris West