
Les grands écrivains se reconnaissent souvent à la simplicité d’un récit. L’écriture sobre et pure de Joseph Conrad fait merveille dans ce petit roman qui se lit d’une traite.
Au début du Premier Empire, le lieutenant d’Hubert reçoit l’ordre de conduire aux arrêts le lieutenant Féraud coupable d’avoir embroché un civil lors d’un duel le matin même. Féraud s’estime dans son droit et n’accepte pas la sanction. Il en tient pour responsable le malheureux messager et le provoque en duel. D’Hubert, d’un caractère plutôt placide, ne comprend pas ce débordement de haine mais doit accepter sous peine de déshonneur.
Il blesse son adversaire et le laisse évanoui, non sans avoir prévenu le chirurgien du régiment. Féraud, humilié, va poursuivre de sa haine son vainqueur. Ils sont tous deux officiers de hussards et se croisent souvent sur les champs de bataille ou dans les villes de garnison.

D’Hubert voudrait oublier cette histoire absurde mais Féraud lui envoie ses témoins dès qu’une occasion se présente. Toute l’armée finit par connaître cette histoire improbable et tous se demandent quelle peut-être l’origine d’une querelle aussi grave. Même la retraite de Russie, qu’ils font côte à côte, ne calme pas les ardeurs meurtrières de Féraud. Conrad y déploie son talent de narrateur : « La colonne avançait toujours, les hommes n’échangeant ni mots ni regards ; des rangs entiers marchaient coude à coude, jour après jour, sans jamais quitter le sol des yeux, comme perdus dans des réflexions désespérées. Dans les noires forêts de pins muettes, ils n’entendaient que le craquement des branches surchargées. Souvent aucun mot n’était prononcé de l’aube jusqu’au crépuscule. On eût dit une marche macabre de cadavres luttant pour atteindre une tombe lointaine. »
Waterloo arrive. D’Hubert, amoureux d’une belle aristocrate royaliste, a rallié la Restauration et a enfin devant lui une paisible vie de famille. Mais Féraud n’a pas renoncé à sa vengeance.
Joseph Conrad aime les marins et les guerriers. Il les décrit à merveille et son talent de conteur permet à tous les publics de lire cette histoire avec bonheur. Le lecteur cinéphile pourra aussi voir ou revoir le beau film de Ridley Scott qui, hormis quelques scènes sensuelles qui n’existent pas dans le livre, est assez fidèle et offre de magnifiques scènes de duels.

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Bonjour,
Je regardes les livres proposés je suis sûr qu’ils sont très bons, et j’en ai lu quelques-uns parmi eux.
mais je me permet de réitérer la suggestion du Caporal Epinglé de Jacques Perret, qui est un véritable feu d’artifice de langue française et d’humour pour un sujet sérieux.
je pensais aussi à « Six heures à perdre » de Robert Brasillach que revoudrais bien lire.
courtoisement.
Patrick Meunier.
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Bonjour, oui je relirai La Caporal épinglé qui m’avait ennuyé jeune, mais maintenant peut-être .
Six heures à perdre m’a franchement déçu malgré quelques bons moments. Je ne vous le conseille pas particulièrement.
Bien à vous
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Très belle invitation à découvrir cet auteur de mon côté. Merci pour ce joli blog que je viens de découvrir et dont le choix de livres me séduit beaucoup :-). A bientôt !
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Merci de votre aimable commentaire.
A bientôt j’espère
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Le film de Ridley Scott est un chef d’oeuvre , largement tourné en Dordogne, à voir absolument. A revoir.
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